Dossier « Vive le changement ! » : Quand le changement ne se produit pas

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Apprendre à gérer les rebondissements de la vie ne sert... que si notre vie est en évolution. Mais que faire lorsqu’on aspire au changement et que rien ne se passe ? 

À elle seule, elle incarne plusieurs types de changements... non réalisés. Tétraplégique depuis plus d’un demi-siècle, Joni Eareckson Tada aurait voulu être guérie. Cela ne s’est pas fait. Et celle qui, depuis son fauteuil roulant, encourage des millions de personnes par ses émissions, son art, ses livres, ses films, ses conférences... est accompagnée depuis des années par un mari, certes en excellente santé, mais dépressif, comme on le découvre dans le livre Joni et Ken (éd. Ourania). Sans pouvoir le changer.

L’instant présent, mais pas seulement

Comment gérer ce qui ne peut être changé ? Pour Olivia Hdija, conseillère en relation d’aide, notre outil principal consiste à nous souvenir avant tout « que nous ne sommes pas seulement un corps: nous possédons aussi une partie immatérielle qui ne se voit pas ». Ainsi, notre côté spirituel peut influencer notre perception de ce que nous vivons dans notre psychisme ou notre physique.
En d’autres termes, rappelle la conseillère, « le changement intérieur consiste, non pas en un système particulier mais en une personne, celle de Christ notre Sauveur ». En effet, en Christ, nous avons non seulement un exemple de gestion de circonstances ignobles; il nous infuse également de sa puissance pour gérer nos propres épreuves inchangeables.

Vers quoi est tourné mon regard ?

D’où la recommandation de Jésus de « chercher d’abord le royaume et la justice de Dieu et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Matt. 6, 33) qui, pour la conseillère, ne se situe pas par hasard dans un chapitre sur les inquiétudes. Car, se confier en Dieu « ne nous ouvrira pas forcément la porte du changement souhaité mais détournera nos regards de ce qui nous déçoit pour les diriger vers notre Dieu d’amour ».

Ce choix de fixer nos regards sur Christ plutôt que sur nos circonstances inchangées est aussi une façon de « renouveler notre intelligence » (Rom. 12, 1), précise Olivia Hdija. Et de citer Ed Welch dans La dépression: Retrouver la lumière au sein des ténèbres (éd. Excelsis) dont elle résume ainsi la pensée: à travers les Ecritures, nous voyons que la souffrance permise par Dieu a toujours un objectif. Celle-ci transforme les croyants pour qu’ils ressemblent toujours plus à Christ. Quel réconfort de réaliser que, puisque Jésus a souffert, il peut donc comprendre leur propre souffrance.

Exit la comparaison

En revanche, choisir de ne pas renouveler nos pensées par la lecture et la méditation de la Parole de Dieu a pour conséquence que « nous regardons autour de nous et comparons notre situation à celle des autres », expose Olivia Hdija.

Réalisons-nous que Dieu a la possibilité -et le droit- de ne pas nous octroyer une évolution positive qui paraîtrait pourtant juste et bonne ? interroge la conseillère. Car pour elle, Dieu n’améliore pas forcément notre quotidien, mais il nous donne de l’espérance tandis que nous lui faisons confiance : « Il s’agit là du contentement, un état d’esprit par lequel nous reconnaissons qu’un changement de circonstances ne nous est pas dû ».

Une belle mission !

Joni Eareckson Tada, pour sa part, estime que la souffrance inchangée et inchangeable n’est pas une raison suffisante pour faire ce qui nous est naturel en de pareilles circonstances: nous couper des autres.

Sortie de l’hôpital en mai dernier après une urgence médicale suivant de près son traitement pour un deuxième cancer, la tétraplégique publie sur son blog:

« Je n’hésite pas à affirmer que lorsque la vie est difficile, Dieu est très bon. Mais nous ne découvrons pas à quel point il est bon tant que nous n’appliquons pas ce texte d’Ac. 20, 24 peu importe où Dieu choisit de nous placer: ‘Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m’était précieuse, pourvu que j’accomplisse ma course [avec joie], et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus, d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu’. »

Rachel Gamper

Retrouvez plus d’articles sur la thématique femme sur SpirituElles,  le magazine qui rassemble les femmes chrétiennes de la francophonie.

Crédit image : Thelma Amaro Vidales / Shutterstock.com

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